Headache

10 décembre 2009

Après une nuit sans dodo sur de la philo, je confirme. Est ce que la caféine peut s’injecter en intraveineuse ?

Into the white

9 décembre 2009

Aujourd’hui, il neige. Genre quelquechose comme 40cm de fraiche tombés en 12 heures, c’est correct. Et Montréal dans le blanc, ça a de la gueule ! Alors, fier, j’ai étrenné mes bottes d’hiver, je fais un peu cosmonaute avec mais je peux courir ou presque dans 30cm de neige en restant au sec, et même par -20 s’il vous plait.

Puis tu mets les couches multiples, les gants, la polaire, la veste, l’écharpe, la cagoule, la capuche, le bonnet, les surgants tu renlèves les gants parce que tu peux plus faire tes lacets, ça y est tu crèves de chaud vite tu sors, tes colocs se foutent de ta gueule parce qu’on dirait que tu pars à la chasse à l’ours et ça y est, c’est parti.

Là, à ce moment, tu réalises

1) que le bus est passé parce que ça fait 20 minutes que tu t’habilles.

2) que t’es bono pour marcher dans la tempête pendant 20 minutes jusqu’au métro, mais c’est marrant

3) qu’en fait il ne fait que -5, que certains jours de skis sont bien pires et tu te sens con de réagir comme ça en ayant grandi dans les Alpes.

4) Et bordel c’est quoi ce pays avec de la poudreuse à foison où les montagnes sont encore plus ridicules que celles du Massif central.

5) que le choc thermique dans le métro où il fait 20 c’est super violent et que bosser 6h en bibli à la fac (si si) avec tes superbottespousurvivreaufroidpartout + les chaussettes exprès pour c’est un peu un supplice…

Bientôt, des photos, et un bonhomme de neige.

Si la gauche gagne…

8 décembre 2009

Sans rapport avec le Québec, avec la vie d’ici ou celle de la France de Sarkozy, mais j’adore cette photo.

On propose la solution aux militants de la Rose ?

Un article tout propre et tout gentil dans Métro sur la liberté d’expression m’a rappelé le défunt Journal qui se permettait de rire de tout, soit de tout ce dont personne ne rit jamais : le sexe, les pauvres, les femmes, les noirs, l’armée, le sida, le clergé, les arabes et les handicapés.

Donc en hommage à la bande à Cavanna, le mardi sur l’Oeil, ce sera rétrospective « Hara Kiri, le journal Bête et Méchant, les belles images »

Et pour la semaine de Noël, en préparation un calendrier de l’Avent concocté par le professeur Choron. A suivre !

Le Québec a cet aspect typiquement nord américain de respect sacro saint de la légalité. La loi, ça ne peut pas être inique. La loi apaise les ardeurs et donc, pourquoi s’interroger sur son sens? Au passage, définition de la fonction sociale du droit par mon prof de philo : « le droit sert à légitimer un ordre socialement institué, afin de limiter les perspectives de changement social dans le but explicite de protéger les intérêts d’un groupe socio économique donné« .

Quand les québécois appliquent ce principe d’enfants sages néocons à tout ce qui a trait à l’espace public, ça fait parfois du bien en fait. On appelle ça de la correction et du savoir vivre plus que du droit explicitement, ça fait pas très punk et n’a donc rien à voir avec la définition ci dessus mais c’est appréciable. La politesse a donc certains avantages, que ce soit question propreté des trottoirs ou des parcs, mais des gens aussi sages, parfois ça choque.

Le mieux pour faire l’expérience de la politesse correc’ d’ici, c’est d’attendre le bus. Imaginez, juste, mélancolie d’européen : Paris, 18h30, Bus n°124, XVIIIe arrdt, sortie du boulot, Barbès. Avec les klaxons, les odeurs de pisse, le métro qui hurle au dessus et les mecs qui vendent les cartouches de Marlboro Marlboro Marlboro Marlboro Marlboro fabriquées en Ukraine il y a 20 ans. Bref, le bus. Moi l’image qui me vient à l’esprit pour caractériser le processus d’entrée dans un bus à cet instant précis serait celui du troupeau de  – moutons, vaches, chèvres, caribous, au choix -, luttant, qui pour avoir une place assise, qui pour doubler les mamies qui marchent lentement ils font chier les vieux faudrait les piquer on aurait plus de problème de retraites.

Et bien ici, c’est pas ça. Ici, on fait la queue (on dit la ligne), sagement. Les gens qui regardent la route en file indienne le long du trottoir, et parfois sur quelques dizaines de mètres ne comparent donc pas leur bottes. Et on court pas. Et le chauffeur n’est même pas pressé. Parfois, il sort pour aider madame à porter ses courses. Personne ne pousse, et les vieux sont assis. La classe. Ben moi la première fois, j’ai fait « comme chez moi » et je suis passé devant tout le monde. Cinq personnes qui m’ont crié dessus à la fois. Cinq. Il y a des jours où on se sent un peu bouseux primitif.

Deuxième confrontation avec Law & Order, à vélo. Joli vieux bike tout défoncé bleu vert fièrement barré « Britain Empire », – allez savoir pourquoi – avec des chromes tous polis, des grosse poignées blanches, une selle confortable et des vitesses cassées. Payé 50 pièces dans un magasin d’occases. Donc, Antonin à vélo, heureux, automne doux (oui c’était il y a quelques temps) et belles couleurs, sur la route, pourquoi donc utiliser la piste cyclable, clope à la bouche, soleil dans la figure. Sourire, cheveux dans les yeux, soupir, c’est quand même beau de ce côté de l’Atlantique. Et leur architecture pourrie sans goût, on s’y fait en fait. Une seul main sur le guidon, côté droit toujours pour tenir enfoncé la manette de changement de vitesse sinon elle fait sa vie et je déraille. Comprendre je tombe. Donc toujours, je roule. Voiture de flics qui se met à ma hauteur, et me fait signe de me rabattre. Comme un imbécile n’ayant pas intégré la possibilité d’enfreindre une quelconque loi à vélo je me dis, c’est pour la bagnole d’à côté, tiens, tu va prendre une prune, t’avais qu’à pas polluer. Antonin souris, et continue de pédaler. A force d’insistance du monsieur en bleu j’ai compris que j’étais visé par son injonction pas souriante et je me suis arrêté. Plein du remords et de la culpabilité qu’est capable de te filer un regard de flic français avant même d’avoir ouvert la bouche et qui rendrait coupable de meurtre un cul de jatte manchot paraplégique, je m’arrête, la mort dans l’âme.

Le monsieur en bleu m’a simplement conseillé de finir ma cigarette sur le trottoir, conduire à une main n’étant pas très « sécuritaire ».

Mon éducation européenne ne m’avait pas habitué à cette éventualité : ici, parfois, la maison Poulaga peut VRAIMENT être là pour assurer ton bien être. Catégorie CRS exclue de ce constat, bien sûr.

Suite des flashbacks : mardi 10 novembre

Mardi dernier, Mélanie et sa copine, deux des colocs de l’étage, nous ont emmené au Mado, voir un show. Mado, c’est une institution à Montréal. Mado, c’est au village, le quartier gay et lesbien qui fait référence au Québec et ailleurs. Mado, c’est un cabaret de drag queen, et ça vaut le détour.

Dites bonjour à Mado

Depuis presque 15 ans, Mado et ses copines (copains ?) font des shows à thème, et ils font bien rire. Hétéros, gays et lesbiennes se croisent là bas, et ça se presse aux premiers rangs pour admirer les délires vestimentaires de ces messieurs (mesdames ?). Perruques flashys aux formes improbables, minijupes et visages surmaquillés, concours de cils les plus longs du monde, gorge galbée et orgie de paillettes.

Mado est un peu fou-folle, a un humour acéré surtout sur les français, et a du mal à avoir des intonations féminines avec son accent québécois à couper au couteau qu’on dirait qu’y débarque tout droit d’Abitibi Témiscamingue.

Mado et ses drag queen sont pas snob pour un sou, et aiment bien charrier leur public. Ce soir là, le thème du cabaret, c’était les Télétoons. On a eu droit à des danses et des sketchs fous sur Olive la femme de Popeye, la sulfureuse vamp Jessica Rabbit (femme dudit Roger) et plein d’autres références québécoises où on a rien compris. Et puis à la fin ils ont tous craqué et nous ont fait un remake avec déguisements costauds à l’appui du Lion King, Pow Wow à fond, Timon et Pumba en apothéose. Et puis ils ont fait un rappel parce que tout le monde criait et Walt Disney aurait eu très peur des dérives de son histoire dans un spectacle un peu trop déshabillé pour les enfants.

Après le show, chez Mado, il-elle passe aux platines et c’est dance club jusqu’à 3h, dans la sueur et dans la joie. C’est le moment de sortir fumer une cigarette enveloppé dans une couverture rose qu’ils distribuent à l’entrée pour pas avoir une pneumonie en sus du cancer. Madame Simone, la drag queen de l’entrée, te fait de grands compliments sur ton torse et ta pilosité et se reconcentre pour pas tomber de ses talons de 25cm de haut. Puis quand on est rentré, c’était marrant, parce qu’on était les seuls hétéros dans la boite. Et on a sacrément rigolé.

Pour plus de paillettes dans les yeux : Chez Mado

Colocs en Stock

28 novembre 2009

Ce n’est pas un montage photoshop, Tintin vient de sortir en québécois. Le plus marrant, ce sont les débats passionnés suscités par un tel non évènement. C’est assez ridicule, et assez marrant pour être relevé. Et ça donne ça :

Et si on demandait que chaque album de Tintin soit traduit en français de France, puisqu’il a été écrit en Belge ?